Pour les Inuvialuit et leurs ancêtres, Qikiqtaruk (« c’est une île » en langue inuvialuit) constitua une importante région de chasse et de pêche pendant des millénaires, et demeure leur chez-soi encore aujourd’hui. À la fin des années 1800, les baleiniers commerciaux américains s’y installèrent, utilisant le port comme base. Commerçants, Police à cheval du Nord-Ouest, missionnaires, explorateurs et sociétés de forage en mer y eurent aussi pignon sur rue à des époques différentes. En 1987, l’île Herschel (Qikiqtaruk) fut désignée parc territorial suite à la signature de la Convention définitive des Inuvialuit, devenant ainsi le premier parc territorial du Yukon.
De nos jours, l’île fait toujours partie intégrante du mode de vie traditionnel Inuvialuit. Sa beauté et son caractère unique attirent les scientifiques et les chercheurs chaque été, ainsi que les photographes téméraires, les ornithologues amateurs et les explorateurs des temps modernes. Sur l’île, les grizzlys et les ours polaires cohabitent, voisins des bœufs musqués, des caribous et des renards roux et arctiques qui y ont aussi élu domicile. Les visiteurs verront peut-être des phoques se prélasser sur la banquise, tandis que des baleines boréales et des bélugas nagent tous près. Une colonie de guillemots à miroir niche dans l’anse Pauline, là où plus de 100 autres espèces d’oiseaux vivent ou migrent. Malgré la faune impressionnante et les bâtiments historiques, nombreux sont ceux et celles qui ne peuvent s’empêcher de capturer en photo la beauté des fleurs sauvages de l’Arctique, qui s’épanouissent sous le soleil de minuit.
La préoccupation première, lors d’un voyage sur l’île, c’est la température. La plupart des visiteurs arrivent par petit avion d’Inuvik, tandis que d’autres optent pour un bateau. Après avoir pagayé le long de la rivière Firth, qui traverse le nord du Yukon pour aller se jeter dans la mer de Beaufort, certains empruntent ensuite le passage Workboat, large de cinq kilomètres, pour se diriger vers l’île. Quel que soit le mode de transport, « si les conditions le permettent » restent le mot d’ordre pour tous, et les visiteurs doivent être équipés pour affronter n’importe quelle éventualité, comme un brouillard à couper au couteau ou de la banquise.
Le parc territorial de l’île Herschel (Qikiqtaruk) vaut grandement le détour. Vous aussi, prenez part à la tradition centenaire des explorateurs du Nord qui sont venus jusqu’ici en ajoutant votre nom au livre des visiteurs.
