Patrimoine, arts et culture Les femmes célèbres du Klondike
Contre vents et marées, elles ont forgé leur propre destin.
La découverte de l’or du Klondike en 1896 a amorcé une véritable ruée à laquelle plus de 100 000 prospecteurs ont pris part. La ruée vers l’or du Klondike a entraîné un mouvement de population mondial sans précédent à cette époque. Bien qu’elle n’ait duré que quelques années, la ruée vers l’or a légué un riche héritage historique composé d’histoires mêlant les triomphes, les défaites, la bravoure et la folie singulière de la fièvre de l’or.
Si l’histoire de la ruée vers l’or du Klondike et « des hommes qui cherchent de l’or » (« the men who moil for gold », d’après un vers de Robert Service, poète et écrivain canadien d’origine britannique, souvent appelé « le barde du Yukon ») a été largement évoquée dans les livres d’histoire et dans la culture populaire, on connaît moins les récits inspirants de plusieurs femmes qui sont allées au Yukon ou y ont résidé à cette époque.
« L’histoire du Klondike est un périple héroïque », déclare Patricia Cunning, directrice générale du musée MacBride à Whitehorse. « Pour la plupart des personnes qui sont venues au Klondike, même celles qui ne sont pas allées jusqu’à Dawson, ce fut un moment déterminant de leur vie. Cette aventure était certes excitante, mais elle était aussi dangereuse, difficile et éprouvante sur le plan émotionnel. L’argent ne se gagnait pas uniquement dans les champs aurifères, et les femmes étaient bien placées pour tirer profit des mineurs, et ce, pas uniquement dans les salles de danse. »
Kate Carmack
Originaire de la Première Nation Carcross/Tagish, Kate Carmack a été la toute première femme à prendre part à la ruée vers l’or du Klondike. En 1896, Kate, de même que son frère Skookum Jim, son mari George Carmack et Charlie Dawson ont découvert de l’or à Bonanza Creek. Ils ont fait fortune, et c’est ainsi que la ruée vers le Klondike a commencé.
Lucile Hunter
Dans les premières années d’existence du territoire, peu de femmes venaient au Klondike, et seul un infime pourcentage de ces femmes étaient noires. En 1901, il n’y avait que 99 personnes noires dans tout le Yukon. Lucile Hunter avait 19 ans et était enceinte lorsqu’elle et son mari Charles ont fait le voyage vers le Klondike en 1897. Ils ont emprunté la piste Stikine, l’une des routes les plus difficiles pour atteindre le Yukon. Après la mort de Charles en 1939, Lucile et son petit-fils ont continué à exploiter des concessions d’or à Dawson et des concessions d’argent près de Mayo.
Martha Louise Munger Black
Martha Black a été une véritable pionnière qui a fait preuve d’audace en se lançant seule dans l’aventure. Au plus fort de la ruée, elle a laissé son mari derrière elle, a pris d’assaut la piste Chilkoot (alors qu’elle était enceinte!) et a construit une cabane en rondins à Dawson. Toujours aussi courageuse et dynamique, elle est devenue la deuxième femme à être élue à la Chambre des communes du Canada et a été une ambassadrice du Yukon toute sa vie durant.
Émilie Tremblay
Emilie Tremblay est réputée avoir été la première femme blanche à franchir le col Chilkoot. Elle a littéralement dû relever ses lourdes jupes et suivre la piste pour s’inscrire dans l’histoire du Yukon. Emilie consacrait son temps à l’entretien de la maison, au baptême des nouveau-nés et à l’aide aux blessés. Elle a été marraine de 25 enfants et a donné refuge à des veuves, à des missionnaires et à des voyageurs.
Kathleen Rockwell a.k.a. Klondike Kate
Il n’était pas chose facile pour une femme de se rendre au Klondike, encore moins de le conquérir. Pourtant, Kate, sans se laisser décourager par les rapides ou les règles, s’est déguisée en homme et a sauté sur le pont d’une péniche réservée aux hommes pour se rendre à Dawson. Une fois sur place, elle s’est rapidement fait connaître comme la meilleure artiste du spectacle de la ville. Mais ce sont ses qualités telles que le charme, la gentillesse et la sincérité qui lui ont valu le titre de « reine du Klondike ».
Belinda Mulrooney
Belinda est devenue prospectrice et vendait des bouillottes à ses compagnons de route. Elle a très vite frayé son chemin au cœur du Klondike. Utilisant son sens des affaires pour établir des relais routiers et des cabanes, elle est également devenue actionnaire de la plus grande mine d’or du Yukon. Son plus grand titre de gloire est peut-être d’avoir apporté une touche de classe à Dawson en inaugurant le luxueux hôtel Fair View.