Patrimoine, arts et culture À la découverte des 14 Premières Nations du Yukon

En parcourant nos rivières et nos routes, vous suivrez les anciens chemins de nos peuples, verrez les animaux, les montagnes et les vallées que nous aimons, respirerez l’air pur, et découvrirez les riches parfums et les couleurs vives de notre univers quotidien. Bien que nous ayons en commun de nombreuses traditions, chacune de nos 14 Premières Nations possède des lieux et des voix qui lui sont propres. Nous vous invitons à vous joindre à nous et à sentir la vitalité de nos peuples et de nos terres au cours de votre voyage.

—Yukon First Nations Culture and Tourism Association

Un message du Conseil des Tlingits de Teslin – Nous sommes les Tlingits de l’intérieur, descendants des Taku Quan de la rivière Taku. Le nom Teslin vient de tás ten, qui signifie « long fil de tendon » dans notre langue, ce qui décrit bien le lac étroit et long de 148 kilomètres. Lorsque vous visiterez Teslin sur les rives de notre lac bleu scintillant, vous ressentirez un profond sentiment d’émerveillement, d’accueil et de bien-être. Pour reprendre les mots de notre estimée Aînée, la regrettée Virginia Smarch, nous avons depuis toujours vécu en faisant « partie de la terre, partie de l’eau ».

Nos membres dépendent de la chasse, de la pêche et de la cueillette pour se procurer des aliments sains, de même que des liens spirituels avec la terre qui contribuent à notre bien-être. Nous attachons une grande importance au saumon, qui entreprend la plus longue migration du monde pour revenir parmi nous chaque été.

Nos traditions orales racontent que notre peuple s’est déplacé de la côte de l’Alaska vers l’intérieur des terres pour faire du commerce il y a plusieurs siècles. Il s’est établi au Yukon dans les années 1800, d’autres familles arrivant au cours du siècle dernier. En tant que Première Nation autonome, notre modèle de gouvernance unique intègre le leadership de notre clan et des mécanismes administratifs modernes pour offrir des programmes, des services et une continuité culturelle à notre communauté. Nous avons préservé notre structure clanique traditionnelle tlingite, qui compte cinq clans : Koohittan (Corbeau), Ishkeetaan (Grenouille), Yanyedi (Loup), Deisheetaan (Castor à la queue fendue) et Dakl’aweidi (Aigle).

Un message de la Première Nation de Carcross/Tagish – Les ancêtres de la Première Nation de Carcross/Tagish comprennent des Tagish athapaskans et des Tlingits de l’intérieur. Nous appartenons à six clans : les Dak’laweidí et les Yanÿeidí (Clan du Loup) ainsi que les Deisheetaan, Gaanaxteidí, Ishkahittaan et les Kookhittaan (Clan du Corbeau). Nos territoires traditionnels comprennent les eaux d’amont du fleuve Yukon, les anciens sentiers des montagnes côtières et les vastes lacs du sud entourant Carcross.

Nos cérémonies célèbrent les transitions de la naissance à l’âge adulte jusqu’à la mort, en s’attachant aux relations au sein de la famille, du clan et de la nation. Notre art exprime les liens spirituels qui nous unissent les uns aux autres, à la terre, à l’eau et aux animaux. Nos emblèmes, nos totems et nos tenues cérémonielles représentent notre riche patrimoine oral et notre tradition de partage. Il y a tant de choses qui se passent aujourd’hui dans notre territoire et qui font vibrer nos cœurs. Visitez le nouveau centre d’apprentissage offrant une vue spectaculaire du lac Nares et des quatre montagnes sacrées. Écoutez les récits des Aînés sur le début des temps, lorsque la Mère Gibier a introduit tous les animaux dans ce monde. Découvrez le fonctionnement de notre gouvernement moderne qui assure la gestion des terres, des ressources et des investissements obtenus dans le cadre de nos accords d’autonomie gouvernementale et qui s’efforce de bâtir une communauté saine. Nos plus jeunes citoyens fréquentent notre garderie, sous le regard de nos emblèmes claniques.

Venez aux Carcross Commons! Buvez un bon latté, visitez les boutiques, rencontrez nos membres et des gens du monde entier pendant que les enfants jouent au terrain de jeu de la Mère Gibier. Observez le maître sculpteur Keith Wolfe Smarch créer de magnifiques mâts, masques et objets cérémoniels. Sentez le parfum des copeaux de cèdre et écoutez les récits ancestraux à travers les figures animales et humaines prenant forme sous ses mains.

Un message de la Première Nation des Kwanlin Dün – Le terme « Kwanlin » est le nom que les Tutchone du Sud ont donné au canyon qui transporte le Chu Níikwän (eaux brillantes), soit le fleuve Yukon, jusqu’à Whitehorse. Il fait référence à l’eau vert jade coulant entre les hautes colonnes de basalte qui forment aujourd’hui le canyon Miles. « Dün » désigne le peuple.

Le paysage de notre territoire traditionnel témoigne de nos origines. Il rappelle l’époque où les glaciers et les grands lacs recouvraient la région et raconte l’arrivée de notre peuple. C’était la terre ancestrale des premiers habitants de cet endroit : les Tagish Kwan. Pendant la Ruée vers l’or de 1898, nos arrière-grands-parents ont vu arriver des dizaines de milliers de prospecteurs et participé à l’établissement de colonies, dont Whitehorse. Durant la Seconde Guerre mondiale, nos grands-parents ont vu nombre de nos sentiers fusionner avec la route de l’Alaska et d’autres routes. Après la guerre, nos parents ont lutté pour le droit de voter, de détenir des titres fonciers et d’éduquer leurs enfants. En 2005, suivant les idéaux de nos ancêtres, nous avons signé nos ententes définitives sur l’autonomie gouvernementale et les revendications territoriales.

La Première Nation des Kwanlin Dün est désormais le plus grand propriétaire foncier de Whitehorse. En tant que nation autonome en milieu urbain, nous sommes prospères et travaillons avec nos voisins pour créer un environnement durable, sain et riche sur le plan culturel pour nos enfants et les générations à venir.

Un message des Premières Nations de Champagne et d’Aishihik – Nous sommes les Shadhäla, Äshèyi yè kwädän (Premières Nations de Champagne et d’Aishihik). Nous tirons notre nom de deux de nos peuplements ancestraux : Shadhäla (Champagne), sur les berges de la rivière Dezadeash, et Äshèyi (Aishihik), dans le bassin versant de la rivière Alsek. Les Premières Nations de Champagne et d’Aishihik comptent plus de 1 200 dän, terme qui signifie « personne » en dákwanjè (tutchone du Sud), notre langue traditionnelle. Les éléments du paysage de notre territoire ont des noms en dákwanjè et en tlingit, qui était la langue du commerce aux 18e et 19e siècles. De nombreux citoyens ont aussi des ancêtres tlingits. La dághāłan (famille) est au cœur de notre culture et de notre mode de vie. À l’époque kwädąy (traditionnelle), les membres des familles apportaient chacun leur contribution pour subvenir aux besoins. Les enfants grandissaient auprès de leurs grands-parents et des membres de la famille élargie. Le système de clans, définissant notre identité et notre appartenance, renforce les liens de la communauté. Nous comptons deux clans : Käjèt (Corbeau) et Agunda (Loup). Parfois, l’un des clans organise un nakwat’a (potlatch), qui consiste en un festin visant à honorer une personne ou à souligner un événement ou un accomplissement. 

Un message de la Première Nation de Kluane – Dànnch’e : Comment allez-vous? Bienvenue à Á Tsì Keyí, qui signifie « le pays de mon grand-père », niché sur les rives du vaste lac que nous appelons Lhù’ààn Mân’ (lac Kluane).

Nos citoyens sont les Lhù’ààn Mân’ Ku Dań, soit les habitants du lac Kluane. Notre petite communauté est toujours active à l’échelle territoriale, nationale et internationale grâce à Internet, au satellite, au téléphone cellulaire et aux réseaux postaux. Nous restons également en contact avec le monde extérieur grâce à l’aéroport de Burwash et à la route de l’Alaska. Nos citoyens sont des meneurs progressistes qui exercent des activités professionnelles et sociales dans leur territoire et ailleurs. Nous nous efforçons de maintenir un haut niveau de littératie, de favoriser l’éducation supérieure et de promouvoir l’employabilité de tous nos membres. Nous nous attachons à vivre bien et de façon responsable dans un monde en constante évolution. Les richesses de Kluane procurent de délicieux aliments sains, notamment du poisson, de l’orignal, du petit gibier, des racines et des baies comestibles. La lumière du jour étant abondante en été, les jardiniers locaux récoltent des légumes frais. Nous envisageons l’énergie solaire et l’énergie éolienne comme sources d’énergie verte afin de réduire notre dépendance au diesel et la production de gaz à effet de serre.

Un message de la Première Nation de White River – Beaver Creek abrite la Première Nation de White River, la communauté la plus occidentale du Canada, limitrophe de l’Alaska, aux États-Unis. Nos deux langues traditionnelles, le tutchone du Nord et le haut tanana, sont parlées par les Aînés et enseignées aux jeunes. Nous maintenons des liens avec nos parents du Yukon et de l’Alaska. Avant la construction de la route de l’Alaska, notre peuple circulait librement sans aucune barrière et partageait les ressources de la région.

Les liens entre les habitants de ces terres se perpétuent depuis d’innombrables générations, comme en témoigne le site archéologique de Little John, situé à quelques kilomètres au nord du village. Des objets fabriqués en os, en cuivre, en obsidienne et en ocre datant de 14 000 ans représentent une source précieuse permettant de reconstituer l’histoire des premières occupations humaines sur notre territoire traditionnel. Notre peuple vivait de cette terre, en se déplaçant en petits groupes familiaux. Au cours du siècle dernier, nous avons été touchés par des événements historiques extérieurs.

Au début des années 1900, des arpenteurs du gouvernement ont tracé des lignes dans la forêt pour établir la frontière. Notre village de Snag a servi de terrain d’aviation pendant la Seconde Guerre mondiale et a enregistré la température la plus froide de l’histoire du Canada, soit -63 °C. La route de l’Alaska a entraîné une circulation constante sur nos terres et l’établissement du village de Beaver Creek.

Malgré les profonds changements auxquels il a été exposé, notre peuple a continué à pratiquer des activités traditionnelles. La chasse, la pêche, le piégeage, la cueillette de baies et la récolte de champignons et de racines nous procurent des aliments nutritifs. Notre gouvernement autochtone, dont le siège est à Beaver Creek, assure aussi la gestion du patrimoine, de la faune et de programmes sociaux.

Un message de la Première Nation de Little Salmon/Carmacks – La Première Nation de Little Salmon/Carmacks est installée aujourd’hui à Carmacks, au bord du fleuve Yukon. Autrefois, nous nous déplacions au gré des saisons sur nos territoires traditionnels pour chasser, pêcher et cueillir les aliments nécessaires à notre survie.

En été, nos membres utilisent des camps de pêche le long du fleuve Yukon pour pêcher et faire sécher deux espèces de saumon, le quinnat et le kéta, qui remontent le fleuve en provenance de la mer de Béring. Jusqu’à récemment, ils migraient par dizaines de milliers chaque année, offrant une source fiable, abondante et délicieuse de protéines pour notre santé et notre joie. Aujourd’hui, la pêche au quinnat est très réduite. Les poissons sont beaucoup plus petits et moins nombreux. De concert avec des groupes autochtones d’Alaska et du Yukon, nous étudions ces problèmes afin de prévenir toute dégradation, voire l’extinction de ce magnifique poisson.

Nos traditions orales sont solides et intemporelles. Notre langue tutchone du Nord, qui renferme la sagesse ancestrale de notre peuple, était et reste la plus importante de ces traditions : les noms de lieux qui désignent des ressources particulières, des points de repère qui guident nos déplacements, des termes et des concepts sociaux qui nous aident à mener une vie saine, en nous entraidant au cours des hivers obscurs et froids et des étés lumineux et intenses. Les récits de nos Aînés décrivent les animaux immenses qui partageaient la terre avec nous ainsi que les méthodes utilisées pour les chasser.

Un message de la Première Nation de Selkirk – Notre territoire traditionnel et Fort Selkirk, qui a donné son nom à notre nation, se situent au confluent du fleuve Yukon et de la rivière Pelly. Ce lieu, réputé pour être un lieu de rassemblement pour les peuples autochtones depuis des milliers d’années, comporte de riches vestiges archéologiques qui témoignent de leurs activités. Aujourd’hui, c’est un site patrimonial protégé que nous gérons conjointement en tant que parc avec le gouvernement du Yukon.

La plupart des nos membres vivent aujourd’hui à Pelly Crossing, déplacé vers le corridor routier par le gouvernement dans les années 1950, lorsque les routes ont remplacé le transport par bateau à vapeur sur la rivière. Connue comme le « cœur des Tutchones du Nord », notre communauté travaille en étroite collaboration avec ses proches à Mayo et à Carmacks pour préserver notre langue commune et nos connaissances culturelles. Nous portons un intérêt particulier à la documentation des Dooli (lois traditionnelles de notre peuple) pour créer une assise culturelle solide où peut s’appuyer la vie contemporaine dans un monde en rapide évolution. Nous soutenons activement les jeunes de la troupe Selkirk Spirit Dancers, qui apprennent nos rythmes de tambour, nos chants et nos danses traditionnels auprès des Aînés. D’autres artistes pratiquent la couture, le perlage et la sculpture d’insignes pour les danseurs. Nos arrière-grands-parents excellaient dans la construction de canots et de paniers de bouleau, de pièges à poissons, d’équipement de chasse et d’autres outils. Nous ravivons ces compétences chez les jeunes afin qu’elles ne disparaissent pas dans les générations futures.

Un message de la Première Nation des Tr’ondëk Hwëch’in – Déambulez dans les rues de Dawson et vous rencontrerez nos membres dont les modes de vie actuels sont fièrement ancrés dans notre patrimoine. Nos membres continuent de suivre les traditions ancestrales de chasse et de cueillette sur le territoire et d’enseigner à nos jeunes des techniques de subsistance ainsi que de précieuses pratiques culturelles. Nos maisons sont construites grâce à notre programme de logement progressif. Nous sommes actifs dans tous les aspects de l’éducation et du bien-être de la communauté.

Nous avons vécu aux abords des grandes rivières de l’intérieur du Yukon depuis des milliers d’années. Notre culture était vigoureuse et dynamique et nous prospérions et vivions comme nous l’entendions. De nouveaux arrivants sont venus sur nos terres graduellement dans les années 1800, puis une immense vague de 30 000 chercheurs d’or est arrivée en 1897-1898.

Pour prémunir son peuple des effets négatifs de cette arrivée massive, l’estimé chef Isaac a déplacé nos familles en aval, dans le village de Moosehide, et a sauvegardé les chants en langue hän avec nos proches de l’Alaska. Au cours du siècle suivant, notre peuple a affronté de dures épreuves et a été privé de ses ressources.

Nous avons tout fait pour rétablir un équilibre sain et un nouveau fondement économique pour notre communauté. Heureusement, un siècle après la Ruée vers l’or, notre entente sur la revendication territoriale a ouvert une nouvelle voie à notre communauté en 1998.

Un message de la Première Nation des Na-Cho Nyäk Dun – Mayo est le berceau de la communauté des Na-Cho Nyäk Dun, qui signifie « peuple de la grande rivière » dans notre langue tutchone du Nord. Étant étroitement liés à nos parents de Pelly Crossing et de Carmacks, nous faisons tous partie du Conseil des Tutchones du Nord, par l’intermédiaire duquel nous organisons de nombreux programmes de revitalisation de la langue, d’arts traditionnels, de documentation des pratiques culturelles et d’éducation.

Notre gentilé définit qui nous sommes depuis le début des temps. Na-Cho Nyäk désigne la rivière Stewart. Nous avons toujours vécu près des grandes rivières, parcourant de grandes distances pour subvenir à nos besoins, naviguant les cours d’eau, grands et petits, dans des canots en écorce de bouleau, des embarcations en peau d’orignal et des radeaux artisanaux.

Avec l’essor de notre région au début des années 1900 dû à l’exploitation des mines d’or et d’argent, nous nous sommes installés sur un site en aval de Mayo, appelé aujourd’hui « vieux village ». Nous y avions une église et une école, et y avons vécu heureux à notre manière pendant plus de 50 ans. La rivière a érodé ce site et les commodités de Mayo nous ont incités à nous installer en ville dans les années 1950. Conservant un bon souvenir du vieux village, nous y retournons souvent lors de cérémonies et de célébrations.

Un message de la Première Nation des Gwitchin Vuntut – Aujourd’hui, Old Crow est la communauté des Gwitchin Vuntut, le peuple des lacs. De solides liens familiaux unissent toutes nos communautés, y compris les autres nations gwich’in de l’Alaska et des Territoires du Nord-Ouest. Il en est ainsi depuis des siècles. Nous aimons nous réunir et établir des relations, que ce soit pour des échanges commerciaux, des célébrations ou l’harmonie mutuelle. C’est ce que nous nommons Gwiyiinji’ ihłak, qui signifie « un seul esprit ». Il y a longtemps, les membres de notre communauté se rassemblaient en période d’abondance pour se déplacer et travailler ensemble, en chantant leurs jolies chansons pour alléger leurs tâches. Il régnait entre eux une harmonie presque parfaite.

Nos liens avec les animaux, l’environnement et les régions célestes nous aident à traquer le gibier, prendre de bonnes décisions et faire des prévisions. C’est sur ce territoire que nos familles ont érigé des clôtures à caribous jusqu’au milieu des années 1800, comptant uniquement sur la terre et sa richesse. Nos traditions orales gwich’in racontent que les humains et les caribous étaient autrefois parents et pouvaient facilement communiquer entre eux. Cependant, la rupture était inévitable et quand elle est survenue, les Gwich’in et les caribous ont échangé des parties de leur cœur. Bien souvent, lorsqu’un caribou est abattu, on dit que le caribou était un parent qui a donné sa vie pour assurer la subsistance de la communauté.

Obtenez un aperçu plus détaillé des Premières Nations du Yukon. Vous y trouverez des activités, des festivals, des événements, des histoires sur les ancêtres et d’autres renseignements sur leur passé, leur présent et leur avenir florissant.

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